Apprécier les actions
Observatoires scientifiques
de la qualité de l’eau de mer
La surveillance du milieu marin, datant de 1974, est
l’œuvre du RNO, Réseau
National d’Observation du Milieu Marin, du REPHY, Réseau Phyto planctonique
(crustacé et milieu ambiant), le REMI, Réseau microbiologique.
IFREMER pour le compte du Ministère de l’environnement poursuit les analyses de qualité
des eaux dans les ports de Bayonne, Biarritz, Ciboure, Hendaye. Scientifiques et
pêcheurs de l’Adour travaillent à l’unisson notamment grâce au bateau fluvial
de recherche scientifique :
“Val d’Adour”. Chercheurs et Comité Local de Pêches sont aussi très liés : à titre d’exemple, le 23 Mai 2001, un scientifique d’IFREMER a
embarqué sur le “Sans Peine” pour prélever du liguât et l’étudier. Selon l’avis des chercheurs, il manque une
harmonisation et un suivi des recherches sur tous les niveaux de pollution.
1992 : IMA. Les élus du littoral aquitain et les collectivités créent l’Institut des Milieux Aquatiques, IMA,
(basé au plateau de l’Atalaye de Biarritz) pour mieux connaître l’état de la ressource et son évolution à partir
des séries, c’est-à-dire à partir d’une observation suivie des données concernant la pêche et les
cultures marines. “Il faut que les gens comprennent qu’agir sur la pollution c’est agir sur la ressource. Nous croisons
les informations sur les captures que les pêcheurs écrivent sur le livre de bord, Log Book, avec les données
des scientifiques. Nous avons des éléments fiables pour prouver l’impact de la
pollution. L’urgence est de mieux connaître les frayères pour mieux défendre les professionnels, dit Mme F. Pautrizel, directrice de IMA
et du Musée de la Mer. Sur le littoral les zones de frayères (zones de reproduction) sont sérieusement atteintes: toutes les espèces sont concernées : sole, bar, daurade, merlu, anchois… Nous nous posons cette question: y a t-il moins de capture parce qu’il y a moins de bateaux ou y a t-il moins de capture car il y a moins
de ressource?”
En l’an 2000, un autre observatoire : la Communauté d’agglomération du BAB, la CCI de Bayonne,
l’Institution Adour, l’Université de Pau et Pays de l’Adour, la DDE, les Conseils Généraux 64 et 40,
l’UPPA et IFREMER mettent en place un Observatoire de la qualité des eaux de l’estuaire de l’Adour pour déterminer
l’origine et la nature des pollutions. L’état initial durera 3 ans (coût 2MF). Les premières analyses confirment
la présence de métaux lourds et polluants chimiques venant des bassins versants des 3 départements concernés
et aussi des apports locaux de Boucau -Tarnos. Sont signalés : les cours d’eau “le
Marin” qui traverse Anglet et “Haritzague” qui traverse Bayonne. Dans le bilan de sédimentologie, il apparaît qu’une partie de ces
métaux va à la mer en suspension, l’autre reste “piégée” dans la zone du Souffre et la zone St
Bernard. La troisième zone sensible répertoriée est celle qui descend de
Lahonce jusqu’au pont de l’autoroute. Le diagnostic est suffisamment grave pour qu’on y prête attention. Le reconnaître est un pas important pour pouvoir
y porter remède. Cette étude fait suite à une autre de 3 ans (97-2000) sur le saumon et la civelle.
Retenons des points importants
La recherche appliquée au comportement des poissons est capitale puisqu’elle prouve que la pollution
générée par l’homme porte atteinte à la faune et à la flore marine.
Les métaux lourds continuent à s’accumuler dans les sédiments du littoral puis ils sont transmis aux éléments
du phytoplancton, c’est-à-dire dans les plantes qui poussent sur les sédiments, de là ils passent aux
zooplanctons, à la faune marine qui s’en nourrit. La chaîne alimentaire allant en grandissant, ces métaux sont
hébergés par les anchois, maquereaux…, puis transmis aux prédateurs, les thons, dauphins, merlus… qui mangent
plus petits qu’eux. Voilà pourquoi on trouve du mercure, zinc, cadmium, étain ou autre métal dans l’estuaire
puis dans les gros thons et les mammifères marins. Ce cycle modifie les fonctions vitales dont la génétique
et provoque les malformations des poissons : “effet tératogène”.
Les pêcheurs disent que le poisson fuit la côte à cause des eaux sales : on comprend pourquoi. Les liens
actuels entre recherche halieutique (en mer), pouvoir politique et pouvoir administratif n’ont pas encore
débouché sur des mesures concrètes.
Une équation reste à résoudre : métaux lourds + germes parasitaires + polluants chimiques + plastiques + eau salée + température + = X.
Plutôt “bouillon de culture” que “soupe de poisson”!
(cf. Thème du Colloque de Biarritz en 1991).
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